Julie Gouju Adaline Anobile - A 10 CENTIMètres près

novembre 2016 > décembre 2016
chorégraphie de la parole

« Le geste de parler ce serait d’abord celui des organes complexes dans et autour de la bouche (la langue, le palais, etc.) qui bougent afin de faire en sorte que l’air, dans un environnement donné, vibre selon un système codifié appelé « langue ».  Vilém Flusser, Les Gestes

Avec : Julie Gouju et Adaline Anobile

La scène est pensée comme un laboratoire : nous y cherchons les multiples gestes qui composent la parole, qu’ils soient sonores ou silencieux, visibles ou non. Ces gestes déclenchent la parole et la constituent. Il y aurait le geste de voir, le geste d’écouter, le geste de se taire, le geste de s’accorder. De sorte que parler ne serait pas une activité isolée, mais une interaction entre les différents sens du corps, un environnement et une situation. En abordant ces gestes un à un, il s’agit d’exacerber le tissu de relations qui constitue la parole. Nous chercherons comment la parole peut produire des gestes et les gestes du parlé. Nous nous intéresserons à la manière dont le geste et la parole peuvent faire voir ensemble à partir de leurs modes d’expression respectifs. Nous explorerons comment le geste de parler est une conséquence du geste de se taire. La parole sera aussi déclenchée par la dualité. Nous chercherons une parole commune par la négociation entre nos deux voix, nos deux intentions, nos deux points de vue. Nous chercherons une parole faite d’accords et de désaccords, de superpositions et d’unissons où la langue sera une matière autant sonore qu’intentionnelle. Les paroles seront de nature hétérogène. Nous juxtaposerons des paroles intelligibles et sensées, des langues imaginaires, des onomatopées, des débuts de mot, des phrases interrompues. Quelque soit la nature des paroles, il s’agira de chercher comment la communication et la transmission opèrent selon différents régimes de sens. La pièce sera construite à partir d’un double dispositif : un dispositif de vision (chorégraphiant les corps, leurs relations et intentions dans l’espace) et un dispositif d’écoute (chorégraphiant les voix et le silence). Chaque dispositif ayant ses dynamiques et moteurs propres. Nous suivrons une logique de montage cinématographique. On cherchera à chorégraphier l’attention du spectateur sur des détails, des plans rapprochés, des espaces périphériques. Il s’agira de produire des espaces communs, modulables en fonction d’où et vers qui la parole s’adresse.

 

Pratiquant la philosophie par l’écriture et la chorégraphie, Julie Gouju ne cesse de poursuivre les questions sans chercher les réponses. Le mouvement de la pensée est au centre de sa démarche. Elle met en jeu un certain état de corps pensant et vocalisant pour laisser transparaitre un rythme qui serait celui d’une pensée offerte, mise à nue.

 

 

Adaline Anobile est chorégraphe et performeuse. L’ensemble de ses projets, qu’ils soient plastiques ou scéniques, tend au dénuement.Cette recherche d’un minimum est moins un soucis du vide qu’un questionnement qui vise à éprouver ce qui résiste et ce qui se transforme.

 

Partenaires : Cullberg Ballet  et  I.C.I, CCN de Montpellier Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées, dans le cadre projet life long burning soutenu par le programme culture de l’union européenne, Honolulu, Ramdam, un centre d’art, Centre National de la Danse, Le Grand Studio.

En résidence du 7 au 13 novembre et du 5 au 18 décembre 2016
Ouverture publique le 16 décembre 2016 à 20h