Francisca Crisóstomo López / SOMME Collective - Cuyaca, les bruits ne sonnent plus

création, direction, interprétation et performance Francisca Crisóstomo López
interprétation et performance Alice Lambert, Noémie Langevin et Francisca Crisóstomo López
composition musicale Claudio Clavija
création électroacoustique Raphaële Dupire
scénographie et lumières Camille Mauplot
regard extérieur Eva Baudry
chargée de production Camille Martin-Sermolini

Au nord du Chili, à chaque hiver, des milliers des personnes se réunissent pour honorer la Vierge de La Tirana. Les prières ici ne sont pas des mots mais des gestes, ce sont des danses. À la moitié de ma vie, il y a 18 ans, je suis allée à cette fête à la fois religieuse et païenne. Au milieu de cette foule, j’ai aperçu un groupe de femmes qui dansaient en silence. Elles étaient les Cuyacas, la seule danse exclusivement féminine de la fête.

Le mystère de cette danse est resté gravé dans ma mémoire comme une sorte d’appel. La foule est immense. Jour comme nuit, pendant les sept jours de la célébration, le silence n’existe pas.
La Tirana est un village situé à l'entrée du désert d'Atacama, dans le nord du Chili. Entre ses vallées, ses pierres et sous son ciel étoilé se cache la tristesse de mon pays. Dans ce lieu se trouvent les restes de plusieurs détenues disparues sous la dictature, réduites en poussière, transformées en matière céleste. En hommage à ces présences, nous dansons leur silence et leur peau séchée par le soleil fulgurant, pour célébrer l'immortalité de leurs vies.

Francisca Crisóstomo López est chorégraphe, interprète, chercheuse et enseignante en danse. Formée en danse moderne et contemporaine au Chili et installée en France depuis 2013.
C’est aux côtés du collectif Núcleo al azar (Chili) qu’elle démarre son parcours en danse contemporaine, intéressée par l’improvisation et les questions liées à la composition et la création. Cherchant à lier les contextes historiques, politiques et métaphysiques des corps, sa rencontre, en 2012, avec João Fiadeiro sera fondamentale pour nourrir et approfondir ces questions. En 2016, elle obtient donc un Master de Recherche en Danse à l’Université Paris 8 avec le mémoire Des Pirates du sensible, qu’elle consacre à l’étude du projet ANDLab de João Fiadeiro et Fernanda Eugénio, dirigé par Sylviane Pagès et Laurent Pichaud à la codirection.
Son travail de création s’intéresse à la relation entre le mouvement, la voix, le son équipe artistiqueéquipe artistique et les matières. Parmi ses pièces on trouve : Élucubrations (2023), Orilla (2020), Vague (2019), Je voulais marcher sur les falaises (2016), Sin panteón (2015), Matriz (2011). En 2022, elle participe au Laboratoire Chorégraphique #3 de Royaumont, sous la direction d’Hervé Robbe et avec la participation des plusieurs chorégraphes, parmi lesquels Alban Richard et Volmir Cordeiro.
Son travail de création a toujours été accompagné d’un fort désir de partage et de transmission, qu’elle a approfondi et nourri des approches de la biomécanique et de l’anatomie du corps humain. Depuis 10 ans donc qu’elle enseigne et développe un parcours de transmission de la danse et du mouvement dans différents contextes et publics, qui l’amène à obtenir, en 2020, une équivalence du Diplôme d’État en danse contemporaine.
Installée à Marseille depuis 2015, elle rejoint le collectif d’artistes de La Déviation, un lieu de vie et de recherches artistiques, qu’elle intègre jusqu’en 2021. Cette même année, elle cofonde, et codirige depuis, la structure SOMME Collective, plateforme de création et de recherche autour des corps et des pratiques chorégraphiques contemporaines, qui accompagne et porte ses projets de création, de transmission et de recherche.

production SOMME Collective - création 2026 
soutien et résidence RAMDAM, UN CENTRE D’ART, La Déviation