COMPAGNIE KOROWOD - STRETTE

@ Konrad Kaniuk @ Konrad Kaniuk
novembre 2016 > janvier 2017
théâtre

mise en scène, jeu, scénographie Konrad Kaniuk et Renaud Golo
avec la complicité à la création lumière
Johanna Moaligou
avec la complicité à la création sonore
Estelle Gotteland

Strette, italien stretta « étreinte, resserrement », venant du latin strictus mus. Partie d’une fugue qui précède la conclusion et dans laquelle le sujet et la réponse se poursuivent avec des entrées de plus en plus rapprochées.

Strette est un travail de cadrage, d’éclaircissement et de resserrement des éléments hétéroclites dans le temps d’un spectacle. Au centre de notre attention : l’assaut du passé au présent et le dialogue avec les morts pour qu’ils rendent la part de futur qui est ensevelie avec eux. Strette, composition scénique au geste photographique, travaille l’apparition de ce qui a disparu et demande ce qui disparaît lorsque cela apparaît. À travers un processus scénographique, la pièce conçoit les espaces de la mémoire et du pavot en travaillant avec ce qui a été et n’est plus mais malgré tout ne peut plus être annulé car nul ne peut faire que ce qui n’est plus ait été.

Strette et strate ... scénographie et géologie ... vitesse et densité ...
Strette fait également appel à strate. Architectes, constructeurs et géologues, nous essayons de marquer la provenance de ce que nous découvrons en indiquant l’endroit où l’on a mis la pelle. Déterrer pour mettre à la lumière cela veut dire aussi enlever et lais- ser une place vide où quelque chose a été, n’est plus et malgré tout reste en tant que trace, son négatif. Ce procédé crée d’une chose deux : à la fois son absence ici, empreinte, mais aussi sa présence ailleurs. La géologie apparaît comme une photographie qui marque les pierres emportées. Traversée verticale des couches de l’histoire et notation scrupuleuse, elle engage à une pratique scénographique qui reprend ce chemin en tant qu’acte. Ce jeu scénographique s’approche d’une parole vivante avec sa grammaire et son vocabulaire. Il anime le silence. Utiliser la méthode de strates, comme celle de Strette, permet d’établir une dramaturgie rythmée qui ne se tourne pas vers la vitesse des actions mais qui s’organise par la densité et le resserrement des éléments déterrés. Des éléments qui se répondent réciproquement d’une manière de plus en plus aiguë. 

Des souvenirs d’airs ... de lectures ... de paroles
Nos pierres, les cartes postales et les photographies ainsi que les souvenirs éclatés de lectures et de tableaux, sont accompagnées par diverses œuvres musicales qui convoquent les spectres (Albert Ayler), composent en polyphonie (J.S. Bach, Huelgas Ensemble) ou créent des paysages sonores propices à une attention flottante (Morton Feldman, Meredith Monk). Souvent colorés d’un air traversé par des imaginaires collectifs ou renvoyant à des souvenirs d’une familiarité perdue, ces morceaux participent à la fabrication d’un univers de passage.
La réalisation sonore orchestre des paroles découpées, de films ou d’entretiens, montées avec nos propres textes : tentatives de restitution des souvenirs de lectures. Textes projetés ou parole énoncée au milieu d’un collage musical, ces éléments structurent le regard et le silence de la construction scénique.   

soutiens BLVU, Association Mâ, La Ruche et la Compagnie les 7 soeurs

En résidence du 9 au 20 novembre 2016 et du 28 décembre 2016 au 5 janvier 2017. 
RAMDAM, un centre d'art soutient ce projet à travers le dispositif d'aide à la résidence de la DRAC-Auvergne-Rhône-Alpes.